2.1 Dépenses brutes admissibles
2.1.1 Base du budget de fonctionnement
Le montant du budget attribué de l'année précédente ou tout autre montant établi par l’agence est la base servant au calcul des composantes budgétaires. L’agence détermine ainsi le budget brut des dépenses admissibles d'une année.
On entend par dépenses admissibles, toutes les dépenses qui permettent la réalisation des activités principales d'un établissement. Elles comprennent :
1O les dépenses courantes d'exploitation faites pour la prestation des services que l'établissement est appelé à fournir ;
2O les dépenses reliées aux ventes de services ;
3O les montants accordés à titre d'aide matérielle ou financière conformément à l'article 478 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux ;
4O les contributions au fonds d'immobilisations autorisées par l’agence, ou, dans le cas des contrats de location-acquisition, effectuées conformément aux règles établies par l’agence.
Cependant, les dépenses admissibles ne comprennent pas les charges extraordinaires.
Lorsque la période couverte par le budget de l'année précédente n'est pas représentative, le principe de l'annualité peut être utilisé comme base du budget si la période couverte est jugée suffisante.
2.1.2 Révision de la base budgétaire
Cette opération consiste à augmenter ou à diminuer, s'il y a lieu, le budget des dépenses brutes d'un établissement. Elle est effectuée en tenant compte des disponibilités des ressources financières mises à la disposition des agences et des règles budgétaires applicables.
Dans le cas des établissements publics, cette opération tient également compte de la productivité des centres qu'ils exploitent, des indices de besoins de la population à desservir et de la richesse relative des régions. De plus, l'application de la politique concernant les surplus et les déficits du fonds d'exploitation peut influencer les résultats de la révision de la base budgétaire.
2.1.3 Composantes budgétaires
2.1.3.1 Établissements publics
Le budget de fonctionnement est formé des composantes globale et détaillée et tient compte des ventes de services.
La composante globale est la portion du budget qui s'ajuste annuellement suivant un taux unique pour tous les établissements d'une même catégorie. Cette composante globale comprend les articles de dépenses (salaires, avantages sociaux, charges sociales et autres dépenses) dont l'importance est comparable d'un centre à l'autre et pour lesquels l'impact de la fluctuation des prix est compensé par l'application de ce taux unique.
La composante détaillée comprend les postes budgétaires dont le montant a été isolé pour de multiples raisons, entre autres :
- la nécessité d'appliquer des taux d'indexation différents de ceux de la composante globale, ce qui est le cas notamment pour les cadres ou les hors-cadres ;
- la volonté de suivre annuellement les montants reliés à certains programmes ;
- l'obligation d'isoler les allocations pour les dépenses sujettes à l'application de la politique sur les rectificatifs postbudgétaires.
De plus, certains éléments de la composante détaillée sont spécifiques à certaines activités qui ont pour but de répondre à des besoins prioritaires de la clientèle ou à de nouvelles politiques d'allocation de ressources acceptées par l’agence. Les sommes prévues pour ces activités ne peuvent faire l'objet de permutation budgétaire.
La somme des dépenses prévues aux composantes globale et détaillée est augmentée d'un montant de dépenses correspondant aux revenus déductibles au titre de ventes de services.
2.1.3.2 Établissements privés conventionnés
a) Établissements privés rémunérés sur la base d'un budget
Un établissement privé peut être rémunéré sur la base d'un budget de fonctionnement. Ce dernier est réparti en diverses composantes qui s'ajustent annuellement suivant un taux unique, par composante, pour tous les établissements d'une même catégorie. Chacune de ces composantes comprend les articles de dépenses (salaires, avantages sociaux, charges sociales et autres dépenses) dont l'importance est comparable d'un centre à l'autre et pour lesquels l'impact de la fluctuation des prix est compensé par ce taux unique. Ces composantes sont :
- composante clinique
- avances sur dépenses estimées, salariales et non salariales
- composante cadre
- composante fonctionnement
- composante immobilière
- composante mobilière
L'enveloppe peut également comprendre des budgets protégés, des développements autorisés, des articles de dépenses dont l'importance n'est pas comparable d'un centre à l'autre, ou d'une année à l'autre, et pour lesquels l'impact de la fluctuation des prix n'est pas nécessairement compensé par l'application d'un taux unique.
b) Établissements privés rémunérés sur la base d'un taux forfaitaire
Un centre exploité par un établissement privé peut être rémunéré à un taux forfaitaire pour les services qu'il dispense conformément à une convention conclue avec le ministre. Le taux forfaitaire peut être établi sous la forme d'un taux quotidien versé pour les services fournis aux usagers.
Le financement de l'établissement peut s'effectuer par des versements anticipés basés sur une estimation provisoire des sommes totales devant être versées pour l'ensemble de l'exercice financier, après déduction d'une somme égale aux revenus estimés, provenant des contributions des usagers hébergés. Ces sommes versées sont ajustées en fin d'exercice, afin de tenir compte des montants réels.
2.1.4 Taux d'accroissement
Le taux d'accroissement reflète l'indexation consentie par l’agence pour compenser l'impact de la fluctuation des prix sur les articles de dépenses des composantes budgétaires.
2.2 Revenus déductibles
Les revenus prévus suivants sont déduits du total des dépenses brutes admissibles approuvées :
2.2.1 les revenus provenant des contributions imposées en vertu d'une loi du Québec, du Canada ou de tout autre gouvernement, à des usagers ayant statut de résidents du Québec, à des non-résidents et à des tiers responsables. Sont également déduits les revenus provenant du paiement des services fournis à un usager ;
2.2.2 les revenus provenant des locataires hébergés dans un centre d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) ;
2.2.3 les revenus provenant de la location d'un emplacement (espace) à un autre établissement, à une agence ou à un organisme sans but lucratif ;
2.2.4 les revenus provenant de la vente d'un service à un autre établissement, à une agence ou à un organisme ;
2.2.5 les revenus ayant un traitement budgétaire équivalant à celui des ventes de services (charges = revenus) :
- Les contributions de la CSST, prévues au contrat entre cet organisme et un établissement, pour les services à domicile, la réserve de lits, les services rendus en physiothérapie, en ergothérapie ainsi qu'en réadaptation sociale dans les centres de réadaptation ;
- Les contributions de la SAAQ, prévues au contrat entre cet organisme et un établissement, pour les services rendus relativement au programme cadre d'intervention en réadaptation auprès de victimes d'un traumatisme cranio-cérébral couvertes par la Loi sur l'assurance-automobile ;
- Les contributions du ministère de la Sécurité publique, prévues au contrat entre ce ministère et un établissement, en vue d'assurer le séjour en milieu hospitalier des personnes prévenues, détenues et en libération conditionnelle dans le but notamment d'effectuer une expertise psychiatrique légale, en vertu du Code criminel, ou à la suite d'une demande du ministre de la Sécurité publique.
2.2.6 les revenus de suppléments de chambres à un lit (« privées ») et à deux lits (« semi-privées ») ;
2.2.7 pour les CLSC, CHSLD, CR et CJ (CPEJ/CRJDA-MDA) certains revenus qualifiés de « autres revenus » énumérés à la section A du chapitre 3 du Manuel de gestion financière qui ne sont pas mentionnés ci-dessus ainsi que les recouvrements des centres d'activités.
2.3 Budget net de fonctionnement
Le montant du budget net de fonctionnement agréé par l’agence est déterminé en déduisant les revenus précédemment identifiés, des dépenses brutes admissibles approuvées.