Les remises, ristournes, rabais, rendus et escomptes s’appliquent principalement lors de
l’acquisition d’appareils, d’équipements ou de fournitures. Ils visent donc notamment les stocks
et les immobilisations.
Le Manuel de gestion financière (MGF) reste muet sur la comptabilisation des remises, ristournes, rabais, rendus et escomptes, et ce, tant au niveau du principe directeur 2.10 portant sur les stocks de fournitures que de la politique de capitalisation des immobilisations (principes directeurs – Annexe F). Dans une telle situation, il est prévu au principe directeur 1.1 que les établissements doivent se référer au Manuel de comptabilité de CPA Canada pour le secteur public (Manuel du secteur public).
Le Manuel du secteur public quant à lui, définit les stocks au chapitre SP 1201.66. « Les stocks destinés à la consommation ou à l'utilisation sont des actifs corporels non financiers qui seront consommés ou utilisés par le gouvernement dans le cadre de ses activités ». En ce qui concerne les immobilisations, le paragraphe SP 3150.10 précise que « le coût d'une immobilisation corporelle comprend le prix d'achat de l'immobilisation et les autres frais d'acquisition tels que les frais d'installation, les frais de conception et les honoraires des ingénieurs, les frais juridiques, les frais d'arpentage, les frais d'assainissement et d'aménagement du terrain, les frais de transport, les frais d'assurance transport et les droits de douane… ». Ainsi, tant le chapitre sur les stocks que celui sur les immobilisations ne fournissent pas d’indications sur la comptabilisation des remises, ristournes, rabais, rendus et escomptes. Dans une telle situation, le chapitre SP 1150 « Principes comptables généralement reconnus » prévoit qu’il est possible de consulter d’autres sources pour le choix d’une méthode comptable appropriée.
En ce qui a trait au Manuel de comptabilité gouvernementale, il mentionne au paragraphe .19 du chapitre 4500 « Stocks » que « le coût des stocks représente la valeur de la contrepartie nécessaire pour les acquérir. Il doit comprendre tous les coûts d’acquisition et autres coûts engagés pour amener les stocks à l’endroit et dans l’état où ils se trouvent (prix d’achat, droits de douane, frais de transport, etc.)». Au niveau du chapitre 1700 « Immobilisations », il est précisé que « le coût d’acquisition de chaque immobilisation comprend son prix d’achat et tous les coûts directs liés à son acquisition, tels les frais de conception, d’installation, de transport, les frais d’arpentage, d’assainissement, d’aménagement d’un terrain, les frais juridiques, de courtage, d’intermédiaire, de douanes, encourus lors de l’acquisition du bien ou pour le mettre en état de servir aux fins pour lesquelles il est acquis ». Ainsi, tout comme le MGF et le Manuel du secteur public, le Manuel de comptabilité gouvernementale ne fournit pas de précisions en ce qui concerne le traitement comptable à appliquer aux remises, ristournes, rabais, rendus et escomptes.
Finalement, au niveau des Normes internationales d’information financière (IFRS), le paragraphe 11 de IAS 2 « Stocks » mentionne que « les coûts d'acquisition des stocks comprennent le prix d'achat, les droits de douane et autres taxes (autres que les taxes ultérieurement récupérables par l'entité auprès des administrations fiscales), ainsi que les frais de transport, de manutention et autres coûts directement attribuables à l'acquisition des produits finis, des matières premières et des services. Les rabais commerciaux, remises et autres éléments similaires sont déduits pour déterminer les coûts d'acquisition. » De plus, le paragraphe 16a) de IAS 16 « Immobilisations » mentionne quant à lui que « le coût d’une immobilisation corporelle comprend son prix d’achat, y compris les droits de douane et les taxes non remboursables, après déduction des remises et rabais commerciaux ».
On remarque donc, que de façon générale, les remises, ristournes, rabais, rendus et escomptes diminuent le montant payé par l’acheteur et de ce fait, doivent également être déduits du coût d’acquisition. Il s’agit de la méthode comptable que les établissements du réseau de la santé doivent appliquer tant pour les stocks que pour les immobilisations.