Un établissement est invité à porter une attention particulière aux directives de cette section puisque certaines d’entre elles diffèrent grandement de celles énoncées dans les NOCC 10 et 12 du chapitre 03 du MGF appliquées antérieurement, notamment le traitement de l’écart représentant la différence entre la valeur des éléments transférés et reçus, ainsi que celui concernant les données comparatives.
Cette section aborde les directives de comptabilisation du transfert d’actifs et de passifs, de la compensation et des coûts liés à une restructuration, ainsi que celles relatives aux informations à fournir en note complémentaire dans les états financiers. Cette section présente celles s’adressant au cédant (section 6.2), puis celles applicables par le cessionnaire (section 6.3).
Par ailleurs, à l’égard des informations à fournir, un établissement prenant part à une restructuration peut consulter l’annexe 7 de la circulaire codifiée 03.01.61.03 qui fournit différents modèles de notes complémentaires pour faciliter la production de son RFA (AS‑471).
Un tableau sommaire du traitement à appliquer par le cédant et par le cessionnaire est présenté au tableau 1J.2 à la fin de cette annexe.
6.1 Date de la restructuration
Une restructuration est comptabilisée par le cédant et par le cessionnaire à la date à laquelle elle a lieu. Cette date est une des suivantes :
- Pour une fusion : la date de délivrance des nouvelles lettres patentes, en vertu de l’article 320 de la LSSSS;
- Pour une conversion : la date de délivrance des nouvelles lettres patentes, en vertu de l’article 320 de la LSSSS;
- Pour une intégration : la date indiquée dans la convention d’intégration;
- Pour une dissolution : la date correspondant au 60e jour suivant la publication de l’avis de dissolution dans la Gazette officielle du Québec, en vertu de l’article 333 de la LSSSS;
- Pour une cession partielle d’activités : la date indiquée dans la convention de cession partielle;
- Pour un retrait de permis : la date à laquelle toutes les mesures du plan de cessation des activités sont réalisées, selon l’article 451.2 de la LSSSS.
6.2 Établissement cédant
6.2.1 Exercice précédent la restructuration
Comptabilisation du transfert d’actifs et de passifs
- Le cédant ne procède à aucune modification des pratiques comptables appliquées aux actifs et des passifs qui seront transférés, et ce, jusqu’à la date de la restructuration, comme revoir la période d’amortissement ou réduire la valeur comptable d’une immobilisation en fonction de l’usage prévu du cessionnaire. À elle seule, la future réorganisation ne le justifie pas.
Cependant, le cédant pourrait constater une réduction de valeur, uniquement si les critères énoncés au paragraphe 90 de la page 17 de l’annexe 1F Politique de capitalisation des immobilisations du chapitre 01 du MGF sont rencontrés.
Coûts liés à la restructuration
- Le cédant comptabilise selon leur nature les coûts reliés à la restructuration encourus dans l’exercice, par exemple les frais juridiques, en appliquant le traitement établi.
Informations à fournir par voie de note complémentaire
- Le cédant présente dans une note complémentaire spécifique aux états financiers les informations suivantes :
- Une description de la restructuration (forme, parties concernées, date);
- Une estimation des incidences financières sur ses actifs, ses passifs et ses activités, ou une déclaration à l’effet que l’établissement est dans l’impossibilité de procéder à une telle estimation au prix d’un effort raisonnable;
Uniquement si les deux conditions suivantes sont rencontrées :
- La convention ou l’accord est conclu avant la date d’achèvement (autrement dit, de la mise au point définitive) du RFA (AS-471);
- La restructuration aura une incidence importante sur ses actifs, ses passifs et ses activités futures.
- Le cédant peut également fournir des informations sur la nature des coûts liés à la restructuration qui ont été engagés au cours de l’exercice, mais uniquement s’ils sont jugés importants.
6.2.2 Exercice au cours duquel a lieu une restructuration
La date de la restructuration est précisée à la section 6.1.
Transfert d’actifs et de passifs
- Le cédant décomptabilise à leur valeur comptable les actifs et passifs qu’il transfère au cessionnaire, car, règle générale, ceux-ci ne répondront plus pour lui à la définition d’un actif ou d’un passif.
En effet, le transfert fait en sorte que le cédant généralement ne contrôlera plus les éléments transférés et ne pourra plus en tirer des avantages économiques à partir de la date de la restructuration. Il doit donc les radier de ses livres. - Il décomptabilise également les comptes connexes aux actifs et aux passifs transférés, tels l’amortissement cumulé, les frais reportés liés aux dettes, etc.
Compensation
- Le cédant comptabilise à titre de revenu ou de charge la compensation non rattachée de conditions. Selon les modalités de paiement prévues à la convention, il constatera en contrepartie un encaissement ou un compte à recevoir, ou un paiement ou un compte à payer, selon le cas.
- Il analyse les conditions rattachées à une compensation. Il constate un actif ou un passif uniquement s’il conclut que ces conditions répondent adéquatement à la définition d’un actif ou d’un passif. Une contrepartie conditionnelle peut correspondre à un actif ou un passif éventuel, selon le cas. Le cédant applique alors le traitement approprié en respectant les dispositions du principe directeur 2.15 Éventualités du chapitre 01 du MGF.
Écart entre la valeur des éléments transférés
- Le cédant comptabilise un revenu découlant d’une restructuration lorsque le total de la valeur comptable nette des passifs et de la compensation reçue est supérieur à la valeur comptable nette des actifs transférés et de la compensation payée.
- La transaction donne lieu à une augmentation de son actif net ou une diminution de son passif net, selon le cas.
- Les revenus découlant de la restructuration ne doivent pas être inclus dans les gains sur dispositions d’immobilisations. Ils font plutôt l’objet d’un sous-poste distinct du poste « Autres revenus » à l’état des résultats.
- Le cédant comptabilise une charge découlant d’une restructuration lorsque le total de la valeur comptable nette des actifs transférés et de la compensation payée est supérieur à la somme de la valeur comptable des passifs et de la compensation reçue.
- La transaction donne lieu à une diminution de son actif net ou une augmentation de son passif net, selon le cas.
- Cette charge ne constitue pas une perte sur disposition d’immobilisations. Elle fait plutôt l’objet d’un sous-poste distinct du poste « Autres charges » à l’état des résultats.
Le cédant ne tient pas compte des coûts liés à la restructuration lorsqu’il estime le gain ou la perte découlant de la restructuration.
Coûts liés à la restructuration
- Le cédant comptabilise les coûts reliés à la restructuration encourus dans l’exercice en appliquant le traitement établi selon leur nature (Voir section 6.5 pour certains aspects particuliers).
Montant reçu du cessionnaire en échange de services rendus
- Le cédant comptabilise les sommes reçues du cessionnaire en échange de services rendus à partir de la date de la restructuration jusqu’à ce que ce dernier ait complété la mise en place de la structure nécessaire à la prestation de services dont la responsabilité lui a été transférée, à titre de revenus, selon les indications fournies, notamment aux circulaires codifiées 03.01.42.03 et 03.01.42.41 relativement à la facturation de services interétablissements et à un dispensateur de services, respectivement.
Rappelons que l’annexe de la circulaire 03.01.42.03 énumère des centres d’activités pour lesquels il ne peut y avoir facturation pour services rendus interétablissements.
Solde résiduel des gains et pertes de réévaluation non matérialisés rattachés à des actifs et passifs financiers transférés
- Le cédant ne transfert pas le solde résiduel des gains et des pertes de réévaluation non matérialisés subsistant à l’état du même nom lié à des actifs ou des passifs financiers évalués à leur juste valeur et qui sont transférés lors d’une restructuration. Il les matérialise à l’état des résultats à la date de la restructuration.
Pour plus d’information, l’établissement réfère au principe directeur 2.11.2 du chapitre 01 du MGF qui traite des instruments financiers devant être évalués à la juste valeur.
Il peut consulter également les chapitres SP 3450 Instruments financiers et SP 2601 Conversion des devises du Manuel du secteur public.
Au besoin, l’établissement contacte la Direction de la gestion financière-réseau du MSSS pour connaître le traitement approprié à ce genre de situation.
Transaction entre le cédant et le cessionnaire avant la restructuration
Le cédant n’élimine aucune transaction ayant eu lieu avec le cessionnaire avant la date de la restructuration.
Données comparatives
- Le cédant ne doit pas retraiter les données comparatives présentées dans les états financiers de l’exercice au cours duquel a lieu la restructuration. Autrement dit, il n’apporte aucun ajustement à ses états financiers des exercices antérieurs. Il s’agit donc d’une application prospective.
- Le non-retraitement permet de montrer le changement à sa situation économique à la date de la restructuration.
Informations à fournir par voie de note complémentaire
- Le cédant doit présenter suffisamment d’informations dans une note complémentaire spécifique décrivant la restructuration afin de permettre l’évaluation de sa nature et de ses incidences sur sa situation financière et ses activités.
- Il présente les informations suivantes :
- La forme de la restructuration;
- Les parties prenantes à la restructuration et la nature de la relation de contrôle, de contrôle commun ou de contrôle partagé qui les lie;
- La raison de la restructuration;
- La date de la restructuration;
- La nature des actifs, des passifs et des responsabilités transférés;
- La nature de la compensation, des conditions qui y sont rattachées et s’ils correspondent à des actifs ou des passifs éventuels;
- La nature et l’étendue des passifs éventuels et des obligations contractuelles transférées;
L’établissement peut également fournir de l’information sur les actifs éventuels et les droits contractuels transférés, s’il en est; - La nature des coûts liés à la restructuration engagés dans l’exercice.
- Le cédant présente également les informations suivantes globalement et pour chaque cessionnaire, si elles sont importantes :
- La valeur comptable des actifs et des passifs transférés à la date de la restructuration, par grandes catégories;
- Le montant de la compensation comptabilisée;
- Le montant de l’effet net de la restructuration et le poste dans lequel il a été comptabilisé;
- La nature des coûts liés à la restructuration qui ont été encourus et le poste dans lesquels ils ont été comptabilisés;
- Le montant des effets des événements et des opérations liés à la restructuration et le poste dans lequel il a été comptabilisé;
- Les revenus et les charges rattachés aux programmes ou aux activités transférés, y compris les chiffres comparatifs, uniquement s’ils sont importants par rapport au résultat de l’ensemble des activités.
6.2.3 Exercices subséquents à la restructuration
Coûts liés à la restructuration
- Le cédant comptabilise les coûts reliés à la restructuration encourus dans l’exercice en appliquant le traitement établi selon leur nature (Voir section 6.5 pour certains aspects particuliers).
- Il peut fournir en note complémentaire de l’information sur leur nature, mais uniquement s’ils sont jugés importants.
6.3 Établissement cessionnaire
6.3.1 Exercice précédent la restructuration
Coûts liés à la restructuration
- Le cessionnaire comptabilise les coûts reliés à la restructuration encourus dans l’exercice, par exemple les frais juridiques, en appliquant le traitement établi selon leur nature.
Informations à fournir par voie de note complémentaire
6.3.2 Exercice au cours duquel a lieu une restructuration
La date de la restructuration est précisée à la section 6.1.
Transfert d’actifs et de passifs
- Dans un premier temps, le cessionnaire comptabilise les actifs et les passifs reçus du cédant à leur valeur comptable brute lorsque ceux-ci répondent à la définition d’un actif ou d’un passif, selon le cas, et que les critères de constatation applicables sont rencontrés.
La valeur comptable d’un actif ou d’un passif transféré correspond au montant figurant à l’état de la situation financière du cédant à la date de la restructuration, après déduction de toute provision pour moins-value.
Soulignons que le montant figurant à l’état de la situation financière du cédant peut être la juste valeur si ce dernier a comme méthode d’évaluer des instruments financiers à leur juste valeur. (Voi Sous-section État des gains et pertes de réévaluation, ci-après).
- La comptabilisation de la valeur comptable brute implique de comptabiliser distinctement les immobilisations reçues à leur coût et l’amortissement cumulé figurant dans les livres du cédant.
- Dans un deuxième temps, le cessionnaire comptabilise des ajustements nécessaires afin que les actifs et les passifs reçus soient constatés et classés en fonction de ses propres méthodes comptables à la date de la restructuration.
Ces ajustements doivent être effectués à la date de la restructuration puisqu’ils en découlent.
- Le cessionnaire utilise alors ses propres hypothèses économiques, par exemple l’inflation, le taux d’actualisation pour déterminer certains passifs au titre des avantages sociaux futurs. Il peut allonger ou raccourcir la période d’amortissement restante pour le solde non amorti à la date de la restructuration. Il peut évaluer la pertinence de réduire la valeur de certains actifs transférés et même les radier.
Exemple 27 :
Une convention d’intégration prévoit le transfert des actifs, des passifs et des responsabilités liés à une activité entre deux établissements publics. Exceptionnellement, le MSSS avait autorisé le cédant à utiliser la méthode du taux de l’amortissement dégressif pour une certaine catégorie d’immobilisations faisant l’objet du transfert, cette méthode n’étant pas autorisée par la Politique de capitalisation des immobilisations. À la date de la restructuration, le cessionnaire devra donc comptabiliser une écriture d’ajustement pour ramener la valeur comptable nette de la catégorie d’immobilisations en fonction de l’utilisation de la méthode d’amortissement linéaire.
Le cessionnaire s’assure de respecter les dispositions du MGF lors de la constatation initiale des actifs et des passifs transférés, et ce, même si le cédant applique un autre référentiel comptable pour la préparation de ses états financiers, comme les Normes International Financial Reporting Standards (IFRS) ou les NORMES COMPTABLES POUR LES ENTREPRISES À CAPITAL FERMÉ.
Exemple 28 :
Un établissement privé transfert les actifs, les passifs et les responsabilités liés à une activité à un établissement public. Parmi les actifs transférés, il y a des actifs incorporels.
Or, en vertu des paragraphes 3 et 5 de la Politique de capitalisation des immobilisations, les établissements publics du RSSS ne sont pas autorisés à capitaliser les actifs incorporels. Le cessionnaire doit donc passer une écriture d’ajustement pour les éliminer.
Compensation
- Le cessionnaire comptabilise la compensation non rattachée de conditions soit à titre de revenu ou de charge. Selon les modalités de paiement prévues à la convention, il constatera un encaissement ou un compte à recevoir, ou un paiement ou un compte à payer, selon le cas.
- Il analyse les conditions rattachées à une compensation. Il constate un actif ou un passif uniquement s’il conclut que les conditions rattachées à la compensation répondent adéquatement à la définition d’un actif ou d’un passif. Une contrepartie conditionnelle peut correspondre à un actif ou un passif éventuel, selon le cas. Le cessionnaire applique alors le traitement approprié en respectant les dispositions du principe directeur 2.15 Éventualités du chapitre 01 du MGF.
Écart entre la valeur des éléments transférés
- Le cessionnaire comptabilise un revenu découlant d’une restructuration lorsque le total de la valeur comptable nette des actifs reçus et de la compensation reçue est supérieur à la somme de la valeur comptable des passifs et de la compensation payée, en considérant l’effet des ajustements comptables requis lors de la constatation initiale des actifs et des passifs.
- La transaction donne lieu à une augmentation de son actif net ou une diminution de son passif net, selon le cas.
- Le revenu découlant de la restructuration fait l’objet d’un sous-poste distinct du poste « Autres revenus » à l’état des résultats.
- Le cessionnaire comptabilise une charge découlant d’une restructuration lorsque le total de la valeur comptable nette des actifs transférés et de la compensation reçue est inférieur à la somme de la valeur comptable des passifs et de la compensation payée, en considérant l’effet des ajustements comptables requis lors de la constatation initiale des actifs et des passifs.
- La transaction donne lieu à une diminution de son actif net ou une augmentation de son passif net, selon le cas.
- La charge découlant d’une restructuration fait l’objet d’un sous-poste distinct du poste « Autres charges » à l’état des résultats.
- Cependant, il ne considère pas les coûts liés à la restructuration.
Coûts liés à la restructuration
- Le cédant comptabilise les coûts reliés à la restructuration encourus dans l’exercice en appliquant le traitement établi selon leur nature (Voir section 6.5 pour certains aspects particuliers).
Montant versé au cédant en échange de services reçus
- Le cessionnaire comptabilise les sommes payées au cédant en échange de services reçus par ce dernier à partir de la date de la restructuration jusqu’à ce qu’il ait complété la mise en place de la structure nécessaire à la prestation de services dont la responsabilité lui a été transférée, à titre de charges, selon les indications fournies aux circulaires codifiées 03.01.42.03 et 03.01.42.41 relativement à la facturation de services interétablissement et à un dispensateur de services, respectivement.
Rappelons que l’annexe de la circulaire 03.01.42.03 énumère des centres d’activités pour lesquels il ne peut y avoir facturation pour services rendus interétablissement.
Transfert par le cédant d’actifs et passifs financiers évalués à la juste valeur ou libellés en devises étrangères et devant être convertis au taux en vigueur à la date des états financiers
- Comme mentionné précédemment, le cessionnaire doit comptabiliser les actifs et les passifs transférés à leur juste valeur si le cédant utilisait cette valeur pour les comptabiliser dans ses états financiers.
Il comptabilise la variation de ces justes valeurs à l’état des gains et pertes de réévaluation de la date de la restructuration jusqu’à la décomptabilisation des actifs et passifs financiers concernés. - Le cessionnaire doit comptabiliser les actifs et les passifs libellés en devises étrangères et convertis à chaque date des états financiers à la valeur comptable du cédant. Il comptabilise les gains et pertes de change accumulés à l’état des gains et pertes de réévaluation depuis la date de la restructuration jusqu’à la décomptabilisation des actifs et des passifs concernés.
Pour plus d’information, l’établissement réfère au principe directeur 2.11.2 du chapitre 01 du MGF qui traite des instruments financiers devant être évalués à la juste valeur. Il peut consulter également les chapitres SP 3450 Instruments financiers et SP 2601 Conversion des devises du Manuel du secteur public.
Au besoin, l’établissement contacte la Direction de la gestion financière-réseau du MSSS pour connaître le traitement approprié à ce genre de situation.
Transaction entre le cédant et le cessionnaire avant la restructuration
Le cessionnaire n’élimine aucune transaction ayant eu lieu avec le cédant avant la date de la restructuration.
Données comparatives
- Le cessionnaire ne doit pas retraiter ses données comparatives présentées à ses états financiers de l’exercice au cours duquel a lieu la restructuration.
Informations à fournir par voie de note complémentaire
- Le cessionnaire doit présenter suffisamment d’informations dans une note complémentaire spécifique décrivant la restructuration afin de permettre l’évaluation de sa nature et de ses incidences sur sa situation financière et ses activités.
- Il présente les informations suivantes :
- La forme de la restructuration;
- Les parties prenantes à la restructuration et la nature de la relation de contrôle, de contrôle commun ou de contrôle partagé qui les lie;
- La raison de la restructuration;
- La date de la restructuration;
- La nature des actifs, des passifs et des responsabilités transférés;
- La nature de la compensation, des conditions qui y sont rattachées et s’ils correspondent à des actifs ou des passifs éventuels;
- La nature et l’étendue des passifs éventuels et des obligations contractuelles transférées. L’établissement peut également fournir de l’information sur les actifs éventuels et les droits contractuels transférés, s’il en est;
- La nature des coûts liés à la restructuration engagés dans l’exercice.
- Le cessionnaire présente également les informations suivantes globalement et pour chaque cessionnaire, si elles sont importantes :
- La valeur comptable des actifs et des passifs transférés à la date de la restructuration, par grandes catégories;
- Le montant de la compensation comptabilisée;
- Le montant de l’effet net de la restructuration et le poste dans lequel il a été comptabilisé;
- La nature des coûts liés à la restructuration qui ont été encourus et le poste dans lesquels ils ont été comptabilisés;
- Le montant des effets, des événements et opérations liés à la restructuration et le poste dans lequel il a été comptabilisé;
- Les revenus et les charges rattachés aux programmes ou aux activités transférés, y compris les chiffres comparatifs, uniquement s’ils sont importants par rapport au résultat de l’ensemble des activités.
- Le cessionnaire présente également, par grandes catégories, les revenus et les charges liés aux responsabilités transférées qui sont compris dans l’état des résultats.
6.3.3 Exercices subséquents à une restructuration
Coûts liés à la restructuration
- Le cédant comptabilise les coûts reliés à la restructuration encourus dans l’exercice en appliquant le traitement établi selon leur nature (Voir section 6.5 pour certains aspects particuliers).
- Il peut fournir en note complémentaire de l’information sur leur nature, mais uniquement s’ils sont jugés importants.
Le tableau IJ.3 présente un exemple sommaire des impacts comptables d’une restructuration pour le cédant et pour le cessionnaire.
6.4 Comptabilisation lorsque l’établissement est à la fois cédant et cessionnaire
- L’établissement applique le traitement préconisé pour le cédant pour comptabiliser les actifs et les passifs qu’il transfère, et celui établi pour le cessionnaire pour constater les actifs et les passifs qu’il reçoit.
6.5 Aspects particuliers
6.5.1 Transfert d’immobilisations
Le transfert d’immobilisations a un impact direct sur l’estimation de la subvention à recevoir – réforme comptable dans l’exercice au cours duquel a lieu une restructuration.
L’établissement cédant et l’établissement cessionnaire doivent tenir compte du mode de financement des immobilisations transférées lors de la révision annuelle du solde estimé de la subvention à recevoir – réforme comptable.
Ainsi, les immobilisations transférées qui ont été financées entièrement par le gouvernement par l’entremise d’une dette à long terme ne doivent pas être prises en compte dans la détermination des surplus (déficits) annuels attendus. De cette façon, la subvention réforme comptable assume l’impact du revenu ou de la charge découlant de la restructuration dû au transfert d’immobilisations.
Toutefois, lorsque des immobilisations transférées ont été financées partiellement ou entièrement par un ou des transferts provenant du fonds d’exploitation, le cédant et le cessionnaire doivent inclure la portion du revenu ou de la charge découlant de la restructuration due au transfert d’immobilisations dans ses surplus (déficits) attendus.
Exemple 29 :
Une restructuration entre établissements publics implique le transfert d’une immobilisation ayant coûté 100 $ au cédant et ayant été amorti pour 35 $. La valeur comptable nette de l’immobilisation est de 65 $.
La restructuration donne lieu à une perte découlant de la restructuration pour le cédant et à un revenu découlant de la restructuration pour le cessionnaire.
Aux fins de l’exemple, l’hypothèse est à l’effet que les immobilisations transférées étaient financées à 60 % par dette à long terme et à 40 % par transferts du solde de fonds.
Écritures pour le cédant
| No | Poste | Débit | Crédit |
1
| Amortissement cumulé Charge découlant de la restructuration @ Immobilisations | 35 65
| 100 |
| | Pour décomptabiliser l’immobilisation transférée et l’amortissement cumulé. |
2
| Subvention à recevoir – réforme comptable @ Subvention MSSS | 39
| 39 |
| | Pour ajuster la subvention à recevoir – réforme comptable. |
Écritures pour le cessionnaire
| No | Poste | Débit | Crédit |
1
| Immobilisations @ Amortissement cumulé Revenus découlant de la restructuration | 100
| 35 65
|
| | Pour comptabiliser l’immobilisation transférée et l’amortissement cumulé. |
2
| Subvention MSSS @ Subvention à recevoir – réforme comptable | 39
| 39 |
| | Pour ajuster la subvention à recevoir – réforme comptable. |
La portion des immobilisations transférées financées par transferts du solde de fonds ( soit 65 $ x 40 %) à considérer dans le surplus (déficit) annuel attendu est de 26 $. La différence de 39 $ (65 $ - 26 $) sera assumée par la subvention à recevoir - réforme comptable.
6.5.2 Transfert d’employés
Une restructuration peut nécessiter le transfert d’employés (syndiqués, cadres et autres catégories). Lorsque ce transfert est prévu à la convention, l’établissement cessionnaire doit alors assumer toutes les obligations découlant de l’application des conventions collectives, des règlements ainsi que des normes et politiques applicables en matière de conditions de travail. La convention conclue entre les parties concernées par la restructuration devrait contenir une disposition à cet effet.
Ce transfert d’employés implique nécessairement le transfert des provisions pour leurs avantages sociaux futurs, ainsi que, le cas échéant, des subventions à recevoir du MSSS relatives à chacune de ces provisions lorsque le cessionnaire est un autre établissement.
La seule exception à cette disposition concerne la provision pour assurance salaire, et la subvention à recevoir du MSSS qui y est rattachée, pour laquelle aucun transfert n’est possible en raison de la méthodologie utilisée pour l’estimer. En effet, puisqu’elle est établie de façon globale pour chaque établissement, aucun montant n’est attribué à un employé en particulier.
Par conséquent, les dispositions suivantes sont applicables à tous les avantages sociaux futurs, excepté l’assurance-salaire, soit les provisions pour banques de maladie gelée et courante, pour vacances, pour droits parentaux, pour allocation et rétention hors-cadres, etc.
Subventions à recevoir du MSSS pour les avantages sociaux futurs
La subvention à recevoir MSSS – provision avantages sociaux futurs représente le solde du financement à recevoir du MSSS pour couvrir les impacts financiers émanant de l’application initiale de la norme SP 3255 Avantages postérieurs à l’emploi, congés rémunérés et prestations de cessation d’emploi du Manuel du secteur public, lors de l’harmonisation des conventions comptables aux principes comptables généralement reconnus pour le secteur public au 1er avril 2008.
Or, l’application initiale n’a pas été réalisée à une date unique, mais plutôt selon le calendrier suivant :
| Type d’avantages sociaux | Date |
| Banque de maladie gelée : | 1er avril 2008 |
Banque de maladie courante : - Activités principales : - Activités accessoires : | 31 mars 2010 31 mars 2009 |
Vacances : - Activités principales : - Activités accessoires : | 31 mars 2010 31 mars 2009 |
| Droits parentaux : | 31 mars 2012 |
Le montant de la subvention à recevoir du MSSS correspondait au solde de la provision pour chacun de ces avantages sociaux futurs à la date indiquée au tableau.
La problématique vient du fait que seuls les avantages sociaux futurs des employés transférés qui étaient au service de l’établissement cédant aux dates figurant dans le tableau sont associés à un montant de subvention à recevoir MSSS.
Ainsi, pour établir le montant à transférer, l’établissement cédant doit d’abord identifier les employés à son service au moment de chacune de ces dates.
Considérant que ce travail administratif peut être fastueux, le MSSS peut accepter que, dans certaines circonstances, l’établissement cédant transfert à titre de subvention à recevoir un montant équivalent à celui de la provision à payer qui sera transféré, même si, dans les faits, ces montants ne sont pas équivalents. En effet, le montant des provisions fluctue avec les exercices puisqu’il fait l’objet de réévaluation annuelle, contrairement au solde de la subvention à recevoir qui lui est fixé.
Les établissements concernés par la réorganisation sont alors informés des dispositions à appliquer à cet égard.
Les écritures comptables pour le transfert des provisions et des subventions à recevoir MSSS, s’il y a lieu, sont les suivantes relativement aux employés au service de l’établissement cédant avant chacune de ces dates :
Pour le cédant :
| No | Poste | Débit | Crédit |
1
| Vacances à payer Banque de maladie à payer @ Encaisse | XXX XXX
|
XXX
|
2
| Encaisse @ Subvention à recevoir | XXX
| XXX |
Pour le cessionnaire :
| No | Poste | Débit | Crédit |
1
| Encaisse @ Vacances à payer Banque de maladie à payer | XXX
| XXX XXX
|
2
| Subvention à recevoir @ Encaisse | XXX
| XXX |
Dans les faits, ces transactions n’impliquent aucun décaissement, ni encaissement de liquidités par l’établissement cédant et par l’établissement cessionnaire.
Les écritures comptables pour le transfert des provisions et des subventions à recevoir du MSSS, s’il y a lieu, sont les suivantes relativement aux employés au service de l’établissement cédant après chacune de ces dates :
Pour le cédant :
| | Poste | Débit | Crédit |
1
| Vacances à payer | XXX |
|
| Banque de maladie à payer | XXX
| |
| @ Encaisse | | XXX |
Pour le cessionnaire :
| | Poste | Débit | Crédit |
| 1 | Encaisse | XXX | |
| @ Vacances à payer | | XXX |
| | Banque de maladie à payer | | XXX |
Il n’y a donc aucun transfert de subvention à recevoir puisque les passifs liés aux avantages sociaux futurs ont été financés par l’établissement et non pas par le MSSS. Ainsi, le cédant devra effectuer un remboursement au cessionnaire.
L’opération sera reflétée dans la variation annuelle de l’exercice pour chacune des provisions figurant à la page 363 du RFA AS-471.
6.5.3 Allocation de départ
Une restructuration peut impliquer la mise à pied de certains employés et, dans certaines situations, le versement de prestations de cessation d’emploi.
Les prestations de cessation d’emploi incluent les congés de préretraite, les indemnités de fin d’emploi et de départ découlant d’une restructuration administrative ou d’une réduction des effectifs.
Généralement, un passif et une charge sont constatés dans l’exercice au cours duquel l’événement donnant lieu à l’obligation présente ou future de verser de tels montants se produit, dans la mesure où l’établissement dispose des informations nécessaires pour faire une estimation raisonnable des montants en cause. L’événement à l’origine de l’obligation de verser des indemnités de fin d’emploi ou de congé de préretraite se produit :
- À la date à laquelle l’employé choisit de quitter un secteur dans le cadre d’une abolition de poste;
- À la date à laquelle le conseil d’administration ou la direction prend la décision de mettre fin à l’emploi dans le cadre de mesures de fin d’engagement;
- À la date de démission de l’employé.
Toute variation postérieure du passif relié aux indemnités et aux congés relatifs à l’abolition de poste à la suite de l’obtention de nouvelles informations affectant le montant ou l’échéancier doit être traitée comme une révision d’estimation comptable et être appliquée prospectivement.
Pour plus d’explications sur les révisions d’estimation comptable et l’application prospective, l’établissement peut consulter l’annexe 1D du chapitre 1 du MGF.
Lorsque les employés visés par une mise à pied font partie du personnel d’encadrement, l’établissement peut consulter la NOCC 32 Comptabilisation des charges salariales reliées aux indemnités et aux congés relatifs à une abolition de poste ou à des mesures de fin d’engagement prévues pour le personnel d’encadrement. Il se réfère également au Règlement sur certaines conditions de travail applicables aux cadres des agences et des établissements de santé et de services sociaux (S-4.2, r. 5.1), de même qu’au Règlement sur certaines conditions de travail applicables aux hors-cadres des agences et des établissements de santé et de services sociaux (S-4.2, r. 5.2).
6.5.4 Transfert de dettes à long terme
Le MSSS détermine si les dettes à long terme d’un établissement concerné par une restructuration peuvent être transférées à un autre établissement puisque cette opération est complexe du fait qu’elle exige la réalisation de plusieurs étapes administratives, comme l’adoption d’un régime d’emprunt, les résolutions du conseil d’administration de l’établissement et autres autorisations. Ce transfert doit donc être dûment analysé et planifié avant d’amorcer le processus.