L’application de la méthode de comptabilité d’exercice donne lieu aux principes directeurs énoncés ci-après. Voir le principe directeur 1.5 Comptabilité d’exercice.
Les EPC respectent ces principes directeurs lorsque la situation s’y prête.
2.1 Subventions du MSSS - Écart de financement
Voir le principe directeur 3.1.3.3.
2.2 Revenus et revenus reportés
Les revenus sont comptabilisés dans l’exercice au cours duquel surviennent les opérations ou les faits leur donnant lieu.
Plus précisément :
2.2.1 Subventions gouvernementales
Les subventions, reçues ou à recevoir, sont constatées aux revenus dans l’exercice au cours duquel le cédant, soit le Gouvernement, ou tout autre gouvernement, ou un organisme inclus dans son périmètre comptable, les a dûment autorisées selon ses règles de gouvernance et que l’établissement bénéficiaire a rencontré tous les critères d’admissibilité, s’il en est.
Cependant, elles sont comptabilisées à titre de revenus reportés, lorsqu’elles sont assorties de stipulations créant une obligation répondant à la définition de passif, puis sont constatées aux résultats au fur et à mesure que celles-ci sont remplies.
Ces stipulations peuvent être imposées par le cédant quant à l’utilisation des ressources ou aux actions que l’établissement bénéficiaire doit poser pour les conserver. Il peut également s’agir de stipulations générales et d’actions ou de communications de l’établissement bénéficiaire qui donnent lieu à une obligation répondant à la définition de passif à la date des états financiers.
Une subvention pluriannuelle en provenance d’un ministère, d’un organisme budgétaire ou d’un fonds spécial n’est dûment autorisée par le Parlement que pour la partie pourvue de crédits au cours de l’exercice ou figurant au budget de dépenses et d’investissements voté annuellement par l’Assemblée nationale, respectivement, comme stipulé dans la Loi concernant les subventions relatives au paiement en capital et intérêts des emprunts des organismes publics ou municipaux et certains autres transferts (RLRQ, chapitre S-37.01).
Le traitement comptable des subventions gouvernementales est expliqué à l’annexe 1G de ce chapitre.
2.2.2 Dons, contributions, legs reçus de tiers, autres que des subventions gouvernementales
Les sommes sans affectation déterminée par le donateur ou sous condition expresse de doter l’établissement d’un capital à préserver pour une période indéterminée sont constatées aux revenus de l’exercice de la donation.
Les sommes reçues pour constituer une dotation d’une durée déterminée ou grevée d’une affectation d’origine externe sont d’abord comptabilisées à titre de revenus reportés, puis constatés aux revenus dans l’exercice au cours duquel elles sont utilisées aux fins prescrites dans l’entente. Lorsque les sommes reçues excèdent les coûts de la réalisation du projet ou de l’activité, l’excédent est inscrit comme revenu dans l’exercice au cours duquel le projet ou l’activité est terminé, sauf si l’entente prévoit l’utilisation du solde, le cas échéant, à d’autres fins.
De même, si une nouvelle entente écrite est conclue entre les parties, il est possible de comptabiliser un revenu reporté, si cette entente prévoit les fins pour lesquelles le solde doit être utilisé.
Les dons d’immobilisations sont constatés aux revenus au même rythme que l’amortissement de l’immobilisation donnée, excepté les dons de terrains qui sont comptabilisés à titre de revenus dans l’exercice au cours duquel ils ont lieu. Voir l’annexe 1F ‑ Politique de capitalisation des immobilisations de ce chapitre.
2.3 Revenus provenant des usagers (établissements uniquement)
Les revenus provenant des usagers du RSSS comprennent les sommes exigibles en vertu des tarifs établis par règlement pour l’hébergement d’usagers dans une installation maintenue par un EP ou un EPC, ou dans une ressource intermédiaire ou une ressource de type familial.
Ils incluent les montants imposés aux usagers ayant un statut de résident du Québec, à des non-résidents du Québec ou du Canada, et à des tiers responsables pour des services rendus pour des soins ou des services qui ne sont pas de la responsabilité du MSSS en vertu de la Loi sur l’assurance-hospitalisation (RLRQ, chapitre A‑28) ou de la LSSSS. Ils englobent également les montants payables par un bénéficiaire résidant recevant des soins de courte durée pour l’occupation d’une chambre privée ou semi-privée selon les tarifs exigibles en vertu de l’article 10 du Règlement d’application de la Loi sur l’assurance‑hospitalisation (RLRQ, chapitre A‑28, r.1).
Ces revenus sont constatés au moment de la prestation de services et sont diminués des déductions, des exonérations et des exemptions autorisées.
Les revenus provenant des usagers et les différentes réductions de revenus font l’objet des points 1.1.2 et 1.1.4 de la section A ‑ Données financières du chapitre 03 ‑ Données financières et quantitatives, NOCC et programmes du MGF, respectivement.
2.4 Ventes de services
Les ventes de services sont effectuées à partir d’un c/a et excluent tout revenu provenant de la prestation de services aux usagers. Ces montants sont comptabilisés dans les revenus au fur et à mesure que les services sont rendus.
Des exemples de ventes de services sont présentés au point 1.1.3.1 ‑ Ventes de services de la section A ‑ Données financières du chapitre 03 ‑ Données financières et quantitatives, NOCC et programmes du MGF.
2.5 Recouvrements
Les recouvrements sont constitués de récupérations, en tout ou en partie, d’une charge incluse dans le coût direct brut assumé par un c/a. Ils excluent tout revenu provenant d’un usager pour des services ou des soins qu’un établissement est appelé à rendre ou à vendre. Ils sont comptabilisés dans l’exercice au cours duquel ils ont lieu.
Des exemples de recouvrements sont présentés au point 1.1.3.4 - Recouvrements des centres d’activités de la section A ‑ Données financières du chapitre 03 ‑ Données financières et quantitatives, NOCC et programmes du MGF.
2.6 Revenus de placement
Les revenus d’intérêts, ainsi que les revenus de placement de portefeuille, s’il y a lieu, sont constatés au fur et à mesure qu’ils sont gagnés, et reçus ou exigibles. La comptabilisation des revenus d’intérêts cesse lorsque le recouvrement du capital et des intérêts n’est plus raisonnablement sûr. Voir également le principe directeur 3.1.3.4 ‑ Revenus d’intérêts.
2.7 Revenus de type commercial
Ces revenus émanent de l’exploitation d’activités commerciales comme :
- La cantine et le casse-croûte;
- La location d’immeubles;
- La location de téléviseurs;
- Le magasin général;
- Le parc de stationnement;
- Le salon de coiffure.
Ils sont constatés aux résultats de l’exercice au cours duquel les biens sont vendus et les services sont rendus ou suivant l’écoulement du temps conformément aux ententes d’occupation ou aux baux conclus avec des tiers. Voir le principe directeur 3.2.2.2 ‑ Activités de type commercial.
Voir également le point 2.1.2 - Revenus de type commercial de la section A - Données financières du chapitre 03 ‑ Données financières et quantitatives, NOCC et programmes du MGF ainsi que les circulaires codifiées 03.01.10.12 ‑ Politique concernant l’exploitation des activités accessoires de type commercial et 03.01.10.15 ‑ Directive relative aux activités de stationnement des établissements publics.
2.8 Salaires, avantages sociaux et charges sociales
Les salaires représentent la rémunération payable par un établissement à ses employés en échange d’un travail ou d’un service rendu.
Les avantages sociaux sont des avantages dont bénéficient les employés en sus du salaire versé. Ils comprennent notamment :
- Les congés annuels, fériés, mobiles, maladie, sociaux;
- Les quarts stables de nuit;
- Les mesures de rétention;
- Les droits parentaux;
- Les prestations d’assurance salaire;
- Les indemnités de fin d’emploi ou de départ;
- La libération patronale et syndicale,
- Etc.
Les charges sociales sont des coûts obligatoires afférents aux salaires qu’un établissement doit assumer en raison d’exigences légales et de sécurité sociale, par exemple, les contributions payables :
- À l’assurance-emploi,
- Au Régime de rente du Québec,
- Au Fonds de services de santé,
- Au Régime québécois d’assurance parentale,
- À la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail,
- Etc.
Les charges relatives aux salaires, aux avantages sociaux et aux charges sociales sont constatées dans les résultats de l’exercice au cours duquel elles sont encourues, sans considération du moment où les opérations sont réglées par un décaissement.
Les obligations découlant de ces charges courues sont comptabilisées à titre de passif. La variation annuelle de ce compte est portée aux charges de l’exercice.
Voir les principes directeurs 2.11.4.6 - Passif au titre des avantages sociaux futurs et 2.11.4.6.1 - Provision pour vacances à 2.11.4.6.4 ‑ Droits parentaux inclusivement. Voir également les points 1.1 ‑ Salaires, 1.2 ‑ Avantages sociaux et 1.3 ‑ Charges sociales (part de l’employeur) de la section C ‑ Données sur les centres d’activités du chapitre 03 ‑ Données financières et quantitatives, NOCC et programmes du MGF.
2.9 Dépenses de transfert
Les dépenses de transfert octroyé, payé ou à payer, sont constatées aux charges de l’exercice au cours duquel l’établissement cédant les a dûment autorisées, en fonction de ses règles de gouvernance, notamment la Loi concernant les subventions relatives au paiement en capital et intérêts des emprunts des organismes publics ou municipaux et certains autres transferts (RLRQ, chapitre S-37.01), et que le bénéficiaire a satisfait tous les critères d’admissibilité, s’il en est.
Les critères d’admissibilité de tout paiement de transfert versé d’avance sont réputés être respectés à la date des états financiers. Celui-ci n’est alors jamais comptabilisé à titre de frais payés d’avance.
Le traitement comptable des dépenses de transfert est expliqué à l’annexe 1G - Revenus de subvention et dépenses de transfert de ce chapitre.
2.10 Frais financiers
Les frais financiers comprennent la charge d’intérêts sur les emprunts temporaires et sur la dette à long terme, et l’amortissement selon la méthode du taux d’intérêt effectif des frais de gestion et d’émission des dettes, de la prime et de l’escompte.
Voir le principe directeur 2.11.2.4 - Frais reportés liés aux dettes.
2.11 Instruments financiers
Les instruments financiers sont des contrats qui donnent lieu à un actif financier pour une entité et à un passif ou un instrument de capitaux propres pour une autre. Il est constaté par l’établissement lorsqu’il est partie prenante aux dispositions contractuelles lui donnant lieu et qu’il existe une base de mesure appropriée pour estimer raisonnablement le montant en cause.
Lors de leur comptabilisation initiale, ils sont comptabilisés au coût ou au coût après amortissement, lequel inclut les coûts de transaction, ou à leur juste valeur, auquel cas les coûts de transaction sont passés dans les charges de l’exercice. Voir le principe directeur 2.11.3 - Instruments financiers devant être évalués la juste valeur.
2.11.1 Actifs
Les actifs sont des ressources économiques sur lesquelles l’établissement exerce un contrôle par suite d’opérations ou d’événements passés, et dont il est prévu qu’elles lui procureront des avantages économiques futurs, c’est-à-dire qu’elles contribueront à la prestation de services ou à la fourniture de biens, qu’elles généreront des rentrées de trésorerie ou qu’elles diminueront les sorties de trésorerie.
Ils sont constatés lorsqu’il existe une base de mesure appropriée et qu’il est possible de procéder à une estimation raisonnable du montant. Un établissement doit mentionner par voie de notes complémentaires l’existence d’actifs non constatés dans les états financiers du fait qu’il est impossible d’en estimer le montant sur une base raisonnable.
Les actifs comprennent les actifs financiers, qu’ils soient évalués au coût, au coût après amortissement ou à la juste valeur, selon les dispositions des principes directeurs 2.11.2 - Actifs financiers évalués au coût ou au coût après amortissement et 2.11.3 - Instruments financiers devant être évalués à la juste valeur, ainsi que les actifs non financiers qui font l’objet du principe directeur 2.12 - Actifs non financiers.
2.11.2 Actifs financiers évalués au coût ou au coût après amortissement
Les actifs financiers sont des ressources financières qui peuvent être utilisées pour rembourser les dettes existantes ou pour financer des opérations futures. Ils ne sont pas destinés à être utilisés pour la prestation de services publics.
Ils sont constatés lorsqu’il existe une base de mesure appropriée et qu’il est possible de procéder à une estimation raisonnable du montant.
Les actifs financiers comprennent :
- La trésorerie et les équivalents de trésorerie,
- Les débiteurs – MSSS;
- Les autres débiteurs;
- Les avances de fonds aux EP;
- Les créances interfonds;
- La subvention à recevoir (perçues d’avance) - réforme comptable;
- Les placements de portefeuille;
- Les actifs destinés à la vente;
- Les frais reportés liés aux dettes;
- Les autres éléments d’actif.
Plus spécifiquement :
2.11.2.1 Trésorerie et équivalents de trésorerie
La trésorerie et les équivalents de trésorerie sont définis à l’annexe 1B de ce chapitre.
2.11.2.1.1 Trésorerie
La trésorerie comprend l’encaisse, ou le découvert bancaire le cas échéant, représentant le solde aux livres.
2.11.2.1.2 Équivalents de trésorerie
Les équivalents de trésorerie sont des placements temporaires facilement réalisables à court terme pour un montant connu de trésorerie et dont la valeur ne risque pas de changer de façon importante. Généralement, ils sont détenus dans le but de faire face aux besoins de liquidités et ils ont une durée égale ou inférieure à 90 jours suivant leur date d’acquisition. Ils incluent notamment des dépôts à terme, des certificats de dépôts, des obligations, etc.
Les équivalents de trésorerie sont comptabilisés au moindre du coût ou de leur juste valeur à l’aide d’une provision pour moins‑value.
2.11.2.2 Débiteurs, provision pour créances douteuses et radiation
2.11.2.2.1 Débiteurs - MSSS
Les débiteurs MSSS sont comptabilisés au coût et ne font l’objet d’aucune provision pour créances douteuses.
2.11.2.2.2 Autres débiteurs
Les autres débiteurs, notamment les créances relatives aux contributions des usagers, sont d’abord comptabilisés au coût, puis présentés à leur valeur recouvrable nette au moyen d’une provision pour créances douteuses.
2.11.2.2.3 Provision pour créances douteuses
La provision pour créances douteuses représente les créances que l’établissement estime ne pas pouvoir recouvrer.
La variation annuelle de cette provision est comptabilisée aux charges non réparties de l’exercice.
2.11.2.2.4 Radiation de créances.
La radiation d’une créance jugée douteuse consiste à rayer des livres, une créance après l’application de mesures de recouvrement appropriées. Ces dernières doivent être décrites dans une politique interne de l’établissement dûment approuvée par son C. A.
Cette politique doit contenir, au minimum, des éléments permettant :
- D’épurer ses créances régulièrement;
- De déterminer les critères justifiant la provision ou la radiation d’une créance;
- D’obtenir les approbations requises lors de radiations techniques.
Le traitement comptable relié à la provision pour créances douteuses, à la radiation de créances, ainsi qu’aux charges non réparties est expliqué au point 1.2.2.2 Charges non réparties de la section A - Données financières du chapitre 03 ‑ Données financières et quantitatives, NOCC et programmes du MGF.
2.11.2.3. Placements de portefeuille
Les placements de portefeuille sont généralement détenus dans le but de réaliser des revenus de placement et ont une durée supérieure à 90 jours suivant leur date d’acquisition.
Les placements de portefeuille autres que ceux devant être comptabilisés à leur juste valeur sont comptabilisés au coût. Ils sont principalement composés d’obligations.
Une provision pour moins-value est comptabilisée lorsque des faits ou des circonstances laissent présager un risque de perte ou lorsqu’une baisse de valeur durable est constatée. Aucune reprise de valeur n’est comptabilisée lorsque celle-ci a lieu par la suite.
La variation annuelle de cette provision est imputée aux charges de l’exercice.
Voir le principe directeur 2.11.3 - Instruments financiers devant être évalués à la juste valeur.
Voir l’alinéa 1 de l’article 265 de la LSSSS qui proscrit à un EP d’acquérir des actions d’une autre personne morale sans avoir conclu préalablement une entente avec le ministre de la Santé et des Services sociaux.
Voir l’article 24 de la Loi sur le ministère des Finances (RLRQ, chapitre M-24.01) qui soumet les EP et la RRSSS notamment aux dispositions de l’article 77.2 de la Loi sur l’administration financière (RLRQ, chapitre A-6.001) qui les oblige à obtenir préalablement l’autorisation du ministre des Finances quant à la nature, les conditions et les modalités du placement, sauf exception.
Voir l’alinéa 2 de l’article 265 de la LSSSS qui interdit aux EP de prêter un montant à des tiers à même les sommes qu’il administre et l’article 269 qui impose aux établissements de déposer ou placer le montant de toute contribution, don, legs, reçu à des fins particulières, conformément aux dispositions du Code civil relativement aux placements présumés sûrs jusqu’à ce qu’il soit utilisé aux fins particulières pour lesquelles il a été fait. Les placements présumés sûrs sont identifiés aux articles 1339 à 1344 du Code civil (CCQ-1991).
Voir la circulaire codifiée 01.02.10.16 concernant l’orientation ministérielle relative à l’acquisition d’actions par un établissement public.
2.11.2.4 Frais reportés liés aux dettes
Les frais reportés liés aux dettes représentent la somme du solde non amorti des frais de gestion et d’émission et de celui de l’escompte, après déduction de celui de la prime.
Les frais de gestion et d’émission incluent les honoraires et les commissions versés aux mandataires, aux agents, aux conseillers ou aux courtiers.
Les frais reportés liés aux dettes sont amortis selon la méthode du taux d’intérêt effectif de chaque emprunt.
Le taux d’intérêt effectif est le taux qui centralise exactement les sorties ou les rentrées de trésorerie futures estimatives sur la durée de l’emprunt.
Les frais reportés liés aux dettes sont présentés en diminution des dettes à long terme à l’état de la situation financière.
Voir le principe directeur 2.11.4.4 - Dettes à long terme.
2.11.2.5 Actifs destinés à la vente
Un actif destiné à la vente, notamment un immeuble jugé excédentaire, est présenté à titre d’actif financier à l’état de la situation financière uniquement s’il répond à tous les critères suivants :
- Il est en état d’être vendu;
- Le C. A. de l’établissement a pris l’engagement de le vendre avant la date des états financiers; le fait qu’il soit destiné à être vendu est du domaine public;
- Il existe un marché actif pour cet actif;
- Il existe un plan pour sa mise en vente;
- Il est raisonnable de prévoir que sa vente à un acquéreur exclu du périmètre comptable de l’établissement sera réalisée au cours de l’exercice suivant à la date des états financiers.
Un actif destiné à la vente est comptabilisé au moindre de sa valeur comptable nette ou de sa valeur recouvrable nette à l’aide d’une moins-value, lorsqu’approprié.
Voir le principe directeur 2.12 - Actifs non financiers.
Il peut être approprié, bien que non exigé, de mentionner dans une note complémentaire le fait que des immeubles sont excédentaires lorsqu’ils représentent une somme importante, le montant des moins-values comptabilisées et l’exercice au cours duquel leur disposition est prévue.
Les actifs destinés à la vente sont présentés dans le fonds d’immobilisations.
2.11.3 Instruments financiers devant être évalués à la juste valeur
Ces instruments financiers comprennent :
- Les placements de portefeuille constitués d’instruments de capitaux propres cotés sur un marché actif, telles des actions cotées à la bourse.
Soulignons que le pouvoir d’un établissement d’acquérir des actions d’une autre personne morale est limité en vertu de l’article 265 de la LSSSS et de l’orientation ministérielle relative à l’acquisition d’actions par un établissement public faisant l’objet de la circulaire codifiée 01.02.10.16. - Les instruments financiers dérivés qui sont des instruments dont la valeur fluctue en fonction d’un sous‑jacent sans nécessiter la détention du sous-jacent lui-même; par exemple, des options, des contrats à terme normalisés et de gré à gré, des contrats d’échange de taux d’intérêt ou de devises, etc.
Lors de leur acquisition, les coûts de transaction sont passés aux charges de l’exercice. Les variations des justes valeurs sont comptabilisées dans l’état des gains et pertes de réévaluation jusqu’à ce que les instruments financiers évalués à leur juste valeur soient décomptabilisés. Le solde cumulé de gains et pertes de réévaluation rattachée à ces instruments financiers est alors reclassé dans l’état des résultats.
Hiérarchie des évaluations à la juste valeur
Les instruments financiers comptabilisés à la juste valeur sont classés selon une hiérarchie qui reflète l’importance des données utilisées pour effectuer les évaluations. La hiérarchie appliquée dans le cadre de la détermination de la juste valeur exige l’utilisation de données observables sur le marché lorsque celles-ci existent.
Un instrument financier pour lequel une donnée importante non observable a été prise en compte dans l’évaluation de la juste valeur est classé au niveau le plus bas de la hiérarchie. Celle-ci se compose des niveaux suivants :
- Niveau 1
Le calcul de la juste valeur repose sur les prix non ajustés cotés sur des marchés actifs pour des actifs ou des passifs identiques. - Niveau 2
Le calcul de la juste valeur repose sur des données autres que les prix cotés sur des marchés actifs visés au niveau 1, observables directement sous forme de prix ou indirectement lorsqu’elles sont déterminées à partir de prix. - Niveau 3
Le calcul de la juste valeur repose sur des données qui ne sont pas fondées sur des données de marché observables, donc sur des données non observables.
2.11.4 Passifs
Les passifs sont des obligations actuelles d’un établissement envers des tiers, résultant d’opérations ou d’événements passés et dont le règlement prévu donnera lieu à une sortie future de ressources représentatives d’avantages économiques.
Ils sont constatés lorsqu’il existe une base de mesure appropriée et qu’il est possible de procéder à une estimation raisonnable du montant. Un établissement doit mentionner par voie de notes complémentaires l’existence de passifs non constatés dans les états financiers du fait qu’il est impossible d’en estimer le montant sur une base raisonnable.
Les passifs comprennent :
- Les emprunts temporaires;
- Les créditeurs – MSSS;
- Les autres créditeurs et autres charges à payer;
- Les avances de fonds provenant des enveloppes décentralisées;
- Les intérêts courus à payer;
- Les revenus reportés;
- Les dettes à long terme, nettes des frais reportés liés aux dettes et du fonds d’amortissement;
- Le passif au titre des sites contaminés;
- Le passif au titre des avantages sociaux futurs;
- Les autres éléments de passif.
Plus spécifiquement :
2.11.4.1 Créditeurs et autres charges à payer
Les créditeurs et autres charges à payer englobent notamment les sommes dues aux fournisseurs, les salaires, les déductions à la source et les charges sociales courues à payer, l’impôt provincial à payer prélevé sur les salaires versés, la provision pour les passifs éventuels.
Les fournisseurs incluent tout passif relatif à des travaux effectués, des marchandises reçues ou des services rendus.
La provision pour les passifs éventuels comprend notamment les obligations découlant de poursuites et de litiges dont il est probable qu’un événement futur viendra confirmer l’existence à la date des états financiers et qu’il est possible d’estimer raisonnablement. Voir le principe directeur 2.15 - Éventualités.
En fin d’exercice, les établissements doivent inscrire des comptes à payer estimés en l’absence de pièce justificative.
2.11.4.2 Intérêts courus à payer
Les intérêts courus à payer au 31 mars sur toutes les dettes doivent être comptabilisés.
2.11.4.3 Revenus reportés
2.11.4.3.1 Revenus reportés liés aux subventions gouvernementales et dons, contributions, legs reçus de tiers autres que des subventions gouvernementales
Voir les principes directeurs 2.1 Subventions du MSSS - Écart de financement, 2.2.1 - Subventions gouvernementales et 2.2.2 ‑ Dons, contributions, legs reçus de tiers, autres que des subventions gouvernementales.
2.11.4.4 Dettes à long terme
Les dettes à long terme sont comptabilisées au montant encaissé lors de l’émission. Elles sont ajustées annuellement de l’amortissement de l’escompte ou de la prime pour atteindre le montant de capital à rembourser à l’échéance, calculées selon la méthode du taux d’intérêt effectif.
À l’état de la situation financière, les dettes à long terme sont présentées nettes des sommes cumulées dans le fonds d’amortissement servant à acquitter le principal et les intérêts de celles contractées pour le financement d’immobilisations et du solde non amorti des frais reportés liés aux dettes.
Voir les principes directeurs 2.11.2.4 - Frais reportés liés aux dettes et 2.11.4.4.1 - Fonds d’amortissement du Gouvernement.
Voir l’article 296 de la LSSSS qui oblige les EP à obtenir l’autorisation préalable du ministre de la Santé et des Services sociaux avant d’emprunter pour le paiement des dépenses courantes de fonctionnement et de dépenses en immobilisations, selon les modalités et conditions qu’il détermine.
Les EP et la RRSSS doivent également se conformer aux dispositions du chapitre VIII - Emprunts, instruments et contrats de nature financière, placements et engagements financiers des organismes de la Loi sur l’administration financière (RLRQ, chapitre A‑6.001) auxquelles ils sont soumis en vertu de l’article 24 de la Loi sur le ministère des Finances (RLRQ, chapitre M‑24.01).
2.11.4.4.1 Fonds d’amortissement du Gouvernement (EP
et RRSSS uniquement)
Le fonds d’amortissement est une provision pour
financer les immobilisations des EP et de la
RRSSS.
En vertu des articles 468 et 469 de la LSSSS et des articles 178.0.2 et 178.0.3 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux pour les autochtones cris (RLRQ, chapitre S-5), le Gouvernement a créé un fonds d’amortissement pour d’acquitter les emprunts (principal et intérêts) contractés pour le financement des immobilisations des EP et de la RRSSS, à même les sommes déposées par le ministre responsable.
Les EP concernés et la RRSSS sont avisés annuellement, par une confirmation d’emprunt émise par le MSSS des sommes versées au fonds d’amortissement servant à l’inscription d’un revenu de subvention au fonds d’immobilisations.
Les sommes cumulées dans le fonds d’amortissement sont présentées en diminution de la dette à long terme à l’état de la situation financière.
2.11.4.5 Passif au titre des sites contaminés (EP et RRSSS uniquement)
Les obligations découlant du passif au titre des sites contaminés (PTSC) sont comptabilisées lorsque toutes les conditions suivantes sont remplies :
- La contamination dépasse une norme environnementale en vigueur à la date des états financiers ou il est probable qu’elle la dépasse;
- L’établissement est responsable des coûts de réhabilitation ou il est probable qu’il le soit ou qu’il en accepte la responsabilité;
- Il est prévu que des avantages économiques futurs seront abandonnés;
- Les coûts de réhabilitation sont raisonnablement estimables.
Toutefois, un PTSC respectant ces conditions peut être comptabilisé seulement si le site ne fait plus l’objet d’un usage productif ou si la contamination découle d’un des faits suivants lorsqu’il est en usage productif :
- Un événement imprévu comme un déversement accidentel ou une catastrophe naturelle, par exemple, une contamination du sol par une fuite d’hydrocarbures provenant d’un réservoir servant au chauffage;
- Un usage antérieur à l’usage productif actuel du site;
- Un usage productif actuel du site par une entité hors périmètre comptable.
Le PTSC comprend les coûts directement liés à la réhabilitation des sites contaminés, y compris la maintenance et la surveillance après assainissement, et, s’il y a lieu, le coût des actifs acquis pour la réhabilitation qui ne seront pas utilisés à d’autres fins par la suite. Il est diminué du montant des recouvrements des assurances s’il peut être estimé raisonnablement et qu’il est prévu que ces avantages économiques futurs seront obtenus.
Le PTSC est révisé annuellement à partir des meilleures informations disponibles à la date des états financiers et sa variation annuelle est constatée aux résultats de l’exercice.
Relativement à ces obligations, l’EP ou la RRSSS comptabilise une subvention à recevoir du gouvernement du Québec (SCT) pour le financement du coût des travaux de réhabilitation des terrains contaminés existants au 31 mars 2008 et inventoriés au 31 mars 2011, de même que les variations annuelles qui surviennent depuis, jusqu’à la réception d’une directive contraire de la part du Secrétariat du Conseil du trésor.
Pour les terrains contaminés non répertoriés au 31 mars 2011, l’EP ou la RRSSS comptabilise un passif au titre des sites contaminés, ainsi que la charge correspondante après avoir préalablement obtenu l’autorisation de celui‑ci.
Le passif au titre des sites contaminés est présenté au fonds d’immobilisations.
L’annexe 1E - Passifs environnementaux expose les normes de comptabilisation et de présentation s’appliquant au passif au titre des sites contaminés. Prendre note que cette annexe fera l’objet d’une mise à jour.
Des dispositions relatives au financement des travaux de réhabilitation pour les terrains contaminés non répertoriés au 31 mars 2011 par le MSSS sont prévues à la circulaire codifiée 03.02.30.05 portant sur le programme d’investissement en conservation des infrastructures.
2.11.4.6 Passif au titre des avantages sociaux futurs
Le passif au titre des avantages sociaux futurs comprend les obligations découlant des éléments suivants :
- L’assurance salaire;
- Les congés de maladie et de vacances cumulés;
- Les droits parentaux;
- Les allocations-rétention hors-cadre;
- Etc.
Le passif au titre des avantages sociaux futurs exclut les régimes de retraite des employés de l’établissement étant donné qu’il ne dispose pas d’informations nécessaires pour la comptabilisation des régimes à prestations déterminées. Les cotisations de l’exercice sont assumées par le MSSS.
La méthode utilisée pour évaluer les provisions formant le passif au titre des avantages sociaux futurs considère la façon dont les prestations sont acquises par les employés.
Les avantages sociaux futurs sont détaillés au point 1.2 - Avantages sociaux de la section C - Données sur les centres d’activités du chapitre 03 ‑ Données financières et quantitatives, NOCC et programmes du MGF.
Voir également les notes d’orientation de comptabilisation et de compilation NOCC-32 - Comptabilisation des charges salariales reliées aux indemnités et aux congés relatifs à une abolition de poste ou à des mesures de fin d’engagement prévues pour le personnel d’encadrement et NOCC-44 – Provisions à payer et subventions à recevoir relatives aux avantages sociaux futurs de la section D - Notes d’orientations de comptabilisation et de compilation du chapitre 03 ‑ Données financières et quantitatives, NOCC et programmes du MGF.
Le passif au titre des avantages sociaux futurs est présenté dans le fonds d’exploitation.
Plus spécifiquement :
2.11.4.6.1 Provision pour vacances
La provision pour vacances des employés est estimée à partir des heures cumulées au 31 mars et des taux horaires prévus pour l’exercice suivant. Elle n’est pas actualisée, car généralement les heures cumulées sont payables au cours de l’exercice subséquent.
La variation annuelle est ventilée dans les c/a et les s-c/a concernés.
Les c/a font l’objet du principe directeur 3.3.
2.11.4.6.2 Provision pour assurance salaire
La provision pour assurance salaire est évaluée annuellement par le MSSS qui confirme les montants aux établissements. Le MSSS utilise l’une des méthodes suivantes :
- La méthode globale
Cette méthode est basée sur la moyenne des observations d’établissements. Elle tient compte de la répartition de l’assurance salaire par groupe d’âge et groupe d’emploi, ainsi que de la charge en assurance salaire observée au RFA (AS-471) des trois derniers exercices complets au moment de l’évaluation.
- La méthode par période de paie
Cette méthode est basée sur les périodes de paie et tient compte des dossiers observés en assurance salaire ainsi que des facteurs tels que le groupe d’âge, le groupe d’emploi et le nombre de paies au cours desquelles des indemnisations ont été versées en assurance salaire au 31 mars. Elle considère également les charges en assurance salaire observées au RFA (AS-471) des trois derniers exercices complets au moment de l’évaluation.
La variation annuelle est constatée aux charges non réparties.
Cependant, si l’établissement estime que les données fournies par le MSSS présentent des incohérences importantes au regard des informations dont il dispose, il peut apporter des ajustements au montant de la provision qui lui est proposée. Ces ajustements doivent être documentés et supportés par des informations probantes. S’ils sont supérieurs à 25 % du montant confirmé par le MSSS, il doit lui faire approuver sa provision ajustée ainsi que la méthodologie utilisée.
Les charges non réparties font l’objet du point 1.2.2.2 - Charges non réparties de la section A - Données financières du chapitre 03 ‑ Données financières et quantitatives, NOCC et programmes.
2.11.4.6.3 Provision pour congés de maladie
La provision pour congés de maladie-années courantes est évaluée sur la base du mode d’acquisition de cet avantage social. Ainsi, le personnel à temps régulier bénéficie annuellement de 9,6 jours de congé de maladie.
Les journées de maladie non utilisées sont payables une fois par année, en décembre. La provision inclut donc les journées non utilisées depuis le paiement jusqu’au 31 mars qui sont évaluées selon les taux horaires prévus pour l’exercice suivant. La provision n’est pas actualisée, car généralement les congés de maladie sont payables au cours de l’exercice suivant.
La variation annuelle est ventilée dans les c/a et s-c/a concernés.
Les c/a font l’objet du principe directeur 3.3 - Centres d’activités de ce chapitre.
2.11.4.6.4 Droits parentaux
La provision pour droits parentaux inclut les congés de maternité, de paternité, d’adoption, ainsi que les congés spéciaux prévus aux conventions collectives pour les visites reliées à la grossesse et effectuées chez un professionnel de la santé. Le montant de la provision tient compte des taux horaires prévus pour l’exercice suivant.
La variation annuelle est ventilée dans les c/a et s-c/a concernés.
Les c/a font l’objet du principe directeur 3.3 - Centres d’activités.
2.12 Actifs non financiers
Les actifs non financiers sont des éléments d’actif qui ne sont pas destinés à être vendus, mais plutôt à être utilisés par l’établissement dans le cours normal de ses activités, pour la prestation de services ou la production de biens, s’il y a lieu, au cours des prochains exercices.
Les actifs non financiers comprennent les immobilisations, les frais payés d’avance et les stocks. Voir le principe directeur 2.11.2.5 ‑ Actifs destinés à la vente.
2.12.1 Immobilisations (EP et RRSSS uniquement)
Les immobilisations sont des actifs non financiers acquis, construits, développés ou améliorés qui sont destinés à être utilisés de façon durable pour la prestation de services ou la production de biens. Leur durée de vie utile s’étend au-delà de l’exercice.
Les immobilisations sont comptabilisées au coût, lequel inclut tous les frais directement rattachés à leur acquisition, construction, développement, amélioration, y compris les frais financiers capitalisés au cours de cette période. Le coût des immobilisations détenues en vertu d’un contrat de location-acquisition, y compris un bail emphytéotique qui répond à cette définition, est égal à la valeur actualisée des paiements exigibles.
Les immobilisations reçues gratuitement ou pour une valeur symbolique sont comptabilisées à leur juste valeur lorsqu’elles proviennent de tiers, ou à leur valeur comptable nette si elles proviennent d’une partie apparentée, avec contrepartie aux revenus reportés s’il s’agit d’un bien amortissable ou aux revenus de l’exercice s’il s’agit d’un terrain. Les revenus reportés sont virés graduellement aux résultats, selon la même méthode et la même durée que l’amortissement de l’immobilisation reçue.
Les immobilisations, à l’exception des terrains, sont amorties selon une méthode logique et systématique correspondant à leur durée de vie utile suivante :
| Catégorie | Durée |
| Aménagements des terrains : | 10 ou 20 ans |
| Bâtiments : | 20 à 50 ans ou durée fixée par expertise |
| Améliorations majeures aux bâtiments : | 25 à 40 ans |
| Améliorations locatives : | Durée restante du bail (max. 10 ans) |
| Matériels et équipements : | 3 à 15 ans |
| Équipements spécialisés : | 12 à 25 ans |
| Matériel roulant : | 5 ans
|
| Développement informatique : | 10 ans |
| Réseau de télécommunication : | 10 ans
|
| Location-acquisition ou bail emphytéotique : | Sur la durée du bail ou selon la nature du bien |
Les immobilisations en cours de construction, en développement ou en mise en valeur ne font pas l’objet d’amortissement avant leur mise en service.
Les immobilisations pour lesquelles une réduction permanente de leur potentiel de services ou de leurs avantages économiques futurs est constatée font l’objet d’une moins-value. Aucune reprise sur réduction de valeur n’est constatée par la suite. De même, la valeur d’une immobilisation qui n’est plus utilisée ou qui est mise hors service est radiée ou ramenée à sa valeur résiduelle, le cas échéant.
L’amortissement et les moins-values sont constatés dans les charges de l’exercice.
Les contributions reçues pour l’acquisition d’un bien amortissable sont comptabilisées aux revenus reportés qui sont par la suite inscrits aux revenus au même rythme qu’il est amorti, à l’exception de celles destinées à l’achat d’un terrain qui sont directement inscrites aux revenus de l’exercice. Elles ne sont donc pas portées en diminution du coût de l’immobilisation.
Les immobilisations et leurs opérations connexes sont présentées au fonds d’immobilisations.
Le traitement comptable relié aux immobilisations, incluant celui pour les projets de développement informatique, est expliqué à l’annexe 1F ‑ Politique de capitalisation des immobilisations (incluant les projets de développement informatique) de ce chapitre.
Voir également les principes directeurs 1.6 - Opération avec un apparenté et 1.6.1 - Opération interentitée.
2.12.2 Stocks de fourniture
Les stocks de fourniture sont des actifs non financiers composés de fournitures qui seront consommées dans le cours normal des opérations au cours du ou des prochains exercices.
Ils sont présentés dans le fonds d’exploitation.
Les stocks de fourniture servant directement à la réalisation de la mission de l’établissement comprennent notamment :
- Les médicaments;
- Les produits sanguins;
- Les fournitures médicales et chirurgicales;
- Les denrées alimentaires;
- Les stocks divers en consignation, etc.
Les stocks de fourniture sont évalués au moindre du coût ou de la valeur de réalisation nette.
Ils sont comptabilisés dans les charges de l’exercice au cours duquel ils sont consommés.
L’établissement doit préciser dans une note complémentaire la méthode utilisée pour déterminer le coût des stocks de fourniture, soit : l’épuisement successif, le coût moyen, le coût spécifique ou l’épuisement à rebours.
2.12.3 Frais payés d’avance
Les frais payés d’avance sont des actifs non financiers représentant des débours effectués avant la fin d’exercice financier, soit le 31 mars, pour des services à recevoir au cours du ou des prochains exercices. Ils expirent habituellement avec le passage du temps.
Les frais payés d’avance comprennent notamment :
- Les jours de maladie payés par anticipation;
- Les cotisations à la Commission des normes, de l’équité et de la santé et de la sécurité au travail (CNESST);
- Les dépôts ou avances sur acquisition d’immobilisations;
- Les assurances;
- Les cotisations (exemples : confédération, fédération ou association, etc.)
- Les abonnements;
- Les droits et permis;
- Les impôts fonciers;
- Les taxes d’affaires;
- Les honoraires professionnels;
- Les services d’entretien et de réparation;
- Les frais de publicité et de promotion, etc.
Ils excluent tout paiement de transfert versé d’avance, c’est-à-dire versé avant que le bénéficiaire ait respecté tous les critères d’admissibilité comme expliqué dans les directives de l’annexe 1G - Revenus de subvention et dépenses de transfert du présent chapitre.
Les frais payés d’avance sont imputés aux charges de l’exercice au cours duquel l’établissement consomme effectivement le service. Généralement, les frais payés d’avance sont présentés dans le fonds d’exploitation. Cependant, les dépôts et les avances sur acquisition d’immobilisations figurent au fonds d’immobilisations.
2.13 Actifs non comptabilisés
Les actifs incorporels, tels que les brevets et les droits d’auteur, les œuvres d’art autres que celles qui sont incorporées à un bâtiment ou à un aménagement en vertu de la Politique d’intégration des arts à l’architecture et à l’environnement des bâtiments et des sites gouvernementaux et publics, lesquels sont capitalisés au coût du bâtiment, ne sont pas constatés dans les présents états financiers.
En effet, leurs avantages économiques futurs ne peuvent être quantifiés de façon raisonnable et vérifiable ou il n’existe pas de base de mesure appropriée pour ce faire. Leurs coûts sont plutôt imputés aux charges de l’exercice au cours duquel ils sont encourus.
2.14 Affectation
Une affectation représente les ressources d’un établissement qui sont destinées à des fins particulières. Une affectation peut être alimentée par des actifs et les revenus qu’ils génèrent, s’il y a lieu, ou une partie des surplus (déficits) cumulés ou de l’excédent de l’exercice.
Une affectation peut être d’origine externe ou interne.
2.14.1 Affectation d’origine externe
Une affectation est d’origine externe lorsque la fin particulière est déterminée soit par un tiers, soit par une loi. Le tiers peut être le MSSS, un particulier, une société, un ministère ou un gouvernement.
Dans une telle situation, l’établissement n’a aucun choix, il doit se conformer à l’utilisation établie dans un document officiel qui peut être une lettre, un contrat, une entente ou une loi, etc.
Une affectation d’origine externe peut comprendre une dotation dont le capital a une durée indéterminée. Une dotation est constituée de sommes ou de valeur provenant d’un don ou d’un legs, donc d’un tiers qui oblige le récipiendaire à maintenir intact le capital.
Les rentrées grevées d’affectations d’origine externe sont constatées à titre de revenus dans l’exercice au cours duquel elles sont utilisées aux fins déterminées. Elles donnent lieu à des revenus reportés si elles sont reçues avant d’être utilisées selon les fins prescrites.
Les établissements doivent fournir de l’information en notes complémentaire, notamment sur la nature des affectations d’origine externe, les montants des rentrées grevées d’affectations regroupés par source d’importance, le montant du solde des revenus reportés attribuables à chaque catégorie importante, ainsi que les variations de ce solde, les actifs grevés d’affectations qui sont isolés et le lien entre les actifs et les revenus reportés.
2.14.2 Affectation d’origine interne
Une affectation est d’origine interne lorsque la fin particulière est déterminée par l’établissement lui-même.
Elle représente une intention d’utiliser des ressources pour la réalisation d’activités spécifiques. Cette intention est officialisée par l’adoption d’une résolution du conseil d’administration. L’établissement a toujours la possibilité de modifier ultérieurement l’utilisation des ressources, contrairement aux affectations d’origine externe.
Les affectations d’origine interne peuvent comprendre des actifs qui prennent la forme de liquidités ou de placements. On dit alors qu’il s’agit d’actifs inscrits à des comptes spéciaux.
Les établissements peuvent affecter les revenus nets générés par les projets de recherche terminés et l’opération d’infrastructure de recherche (plateforme) selon les dispositions énoncées à l’annexe 1H - Recherche (établissements uniquement) de ce chapitre. Celles-ci prévoient que le montant des nouvelles affectations de l’exercice pour la recherche ne doit pas excéder les revenus nets réalisés par l’opération d’infrastructure de recherche.
Cependant, les établissements ne sont pas autorisés à affecter les revenus nets émanant des activités de stationnement réalisés à partir du 1er avril 2020, puisque les projets relatifs aux biens immobiliers requis pour l’exploitation d’un parc de stationnement sont admissibles au financement prévu au Plan de conservation et de fonctionnalité immobilières à partir de cette date.
Dans des situations exceptionnelles, les établissements peuvent, après autorisation préalable du MSSS, affecter une autre partie de leurs résultats d’opération à d’autres fins que celles mentionnées ci-haut, à la condition de maintenir leur équilibre budgétaire, comme qu’énoncé au principe directeur 3.4 ‑ Maintien de l’équilibre budgétaire.
Les établissements doivent fournir de l’information sur les affectations d’origine interne dans les notes complémentaires. L’information à fournir comprend une description et l’utilisation prévue.
2.15 Éventualités
Une éventualité est une situation incertaine susceptible de donner lieu à un gain ou à une perte et dont l’issue dépend d’un ou d’événements futurs qui échappent au contrôle de l’entité qui publie les états financiers. Le dénouement de l’incertitude confirmera ou infirmera l’existence d’un actif ou d’un passif, d’un gain ou d’une perte.
Une éventualité doit rencontrer les deux caractéristiques suivantes :
- Il existe une situation incertaine irrésolue à la date des états financiers, par exemple un litige en cours au 31 mars. Cette incertitude ne concerne pas la mesure du montant, mais le dénouement de la situation incertaine.
- Il est prévu qu’un événement futur viendra dénouer l’incertitude quant à l’existence ou l’inexistence de l’actif ou du passif après la date des états financiers, par exemple un jugement de la Cour qui survient au cours de l’exercice subséquent.
Le traitement à appliquer à une éventualité dépend de sa nature, c’est-à-dire s’il s’agit d’un actif ou d’un passif, et du niveau d’incertitude. Le niveau d’incertitude peut être qualifié de probable lorsqu’il est élevé, improbable lorsqu’il est faible, ou indéterminable lorsqu’il ne peut être évalué.
2.15.1 Actif éventuel
Un actif éventuel n’est jamais comptabilisé.
Cependant, l’établissement doit fournir des informations dans ses notes complémentaires uniquement pour un actif éventuel jugé probable. Les informations à fournir comprennent la nature, l’ampleur, les raisons justifiant l’absence d’information sur l’ampleur lorsque la divulgation de celle-ci pourrait entraîner un préjudice ou une conséquence négative sur le dénouement, ainsi que la méthode utilisée pour estimer le montant, et les hypothèses utilisées, s’il y a lieu.
2.15.2 Passif éventuel
Un passif éventuel est comptabilisé uniquement lorsqu’il est probable.
L’établissement doit fournir des informations dans ses notes complémentaires uniquement si le passif éventuel est jugé probable ou indéterminable, ou lorsqu’il est impossible de faire une estimation raisonnable du montant en cause.
Les informations à fournir comprennent la nature, l’ampleur, les raisons justifiant l’absence d’information sur l’ampleur lorsque la divulgation de celle-ci pourrait entraîner un préjudice ou une conséquence négative sur le dénouement, ainsi que la méthode utilisée pour estimer le montant, et les hypothèses utilisées, s’il y a lieu.
2.16 Obligations contractuelles
Une obligation contractuelle est une obligation envers un tiers qui deviendra un passif au cours d’un ou des exercices subséquents, avec en contrepartie soit une charge, soit une immobilisation, et qui entraînera la sortie de ressources économiques, lorsque les conditions prévues dans le document officiel qui justifie son existence seront remplies.
Une obligation contractuelle respecte toutes les caractéristiques suivantes :
- Son existence est supportée par un document écrit à la date des états financiers;
- Le contrat liant les parties prenantes doit démontrer une décision ferme de leur part qui entraîne pour l’une d’elles la perte de son pouvoir discrétionnaire de se soustraire à ses engagements;
- Le contrat aura une incidence sur les états financiers de l’établissement lorsque les conditions incluses au contrat seront remplies.
L’établissement doit fournir des informations en notes complémentaires sur les obligations contractuelles qui rencontrent l’une des caractéristiques suivantes :
- Elle présente un risque spéculatif élevé;
- Elle entraînera des décaissements inhabituellement élevés eu égard à sa situation financière ou à ses activités normales;
- Elle déterminera le montant d’une certaine catégorie de charge pour une longue période.
Les informations requises incluent la nature des obligations contractuelles, leur ampleur ainsi qu’un échéancier des versements connexes.
Les obligations contractuelles et leur traitement sont expliqués de façon détaillée à l’annexe 1I – Obligations et droits contractuels de ce chapitre.
2.17 Droits contractuels
Un droit contractuel est un droit de recevoir des ressources économiques d’un tiers qui donnera lieu à un actif et à un revenu au cours d’un ou des exercices subséquents, lorsque les conditions prévues dans le document officiel qui justifie son existence seront remplies.
Un droit contractuel respecte toutes les caractéristiques suivantes :
- Son existence est supportée par un document écrit à la date des états financiers;
- Le contrat liant les parties prenantes doit démontrer une décision ferme de leur part qui entraîne pour l’une d’elles la perte de son pouvoir discrétionnaire de se soustraire à ses engagements;
- Le contrat aura une incidence sur les états financiers de l’établissement lorsque les conditions incluses au contrat seront remplies.
L’établissement doit fournir des informations en notes complémentaires sur les droits contractuels qui rencontrent l’une des caractéristiques suivantes :
- Il entraînera des revenus inhabituels eu égard à sa situation financière ou à ses activités normales;
- Il déterminera le montant d’une catégorie de revenu pour une longue période.
Les informations à fournir incluent la nature des droits contractuels, leur ampleur ainsi qu’un échéancier des revenus.
Les droits contractuels et leur traitement sont expliqués de façon détaillée à l’annexe 1I - Obligations et droits contractuels de ce chapitre.